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Titel
Catholiques et Comtois. Liturgie diocésaine et identité régionale au XIXe siècle


Autor(en)
Petit, Vincent
Erschienen
Paris 2011: Éditions du CERF
Anzahl Seiten
708 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Thomas Fries

L’auteur qui a déjà publié la première partie de sa thèse en 2010 (Vincent Petit, Eglise et nation: la question liturgique en France au XIXe siècle, Paris 2010) présente dans ce livre la deuxième partie de son excellente recherche sur le développement historique de la liturgie en France au 19e siècle avec des points forts sur les querelles autour de la «romanisation» des liturgies dans les diocèses français à cette époque-là en rapport avec le renforcement de l’identité régional en Franche- Comté.

Le travail est structuré en trois parties: dans la première partie, l’auteur introduit dans l’histoire de la province en question, la Franche-Comté, ce qui aide le lecteur à mieux comprendre les contextes socio-culturel, historique et les développements théologique et ecclésiastique depuis les 17/18e siècles; la deuxième partie entre dans «la querelle liturgique» autour de l’adoption du rite romain dans le diocèse de Besançon; finalement, la troisième partie traite de la genèse de l’identité régionale de la province de la Franche-Comté.

Les trois parties sont liées l’une à l’autre par «la question liturgique» qui prend une place importante en France au 19e siècle, aussi au niveau ecclésiastique autour du «gallicanisme ». La raison pour laquelle il est justifié de lier «la question liturgique» à l’identité de la province s’explique, selon l’auteur, facilement, et on peut bien l’admettre: «dans la définition d’une identité religieuse régionale, l’histoire de la liturgie diocésaine occupe une place aussi déterminante que particulière: à la jonction d’enjeux ecclésiaux et politiques, elle pose en effet la question du rapport entre l’Église de Besançon et Rome, comme de sa position au sein de l’Église du royaume qu’elle intègre tardivement.» (cf. 489).

A mesure que le rapprochement vers Rome, qui s’est manifesté par l’adoption du rite romain dans la liturgie, avait lieu dans les diocèses français pour la plupart jusqu’au milieu du 19e siècle, la querelle liturgique prenait la forme d’un débat public dans le diocèse de Besançon depuis 1854. Les différents concepts ecclésiologiques ainsi que l’identification de sa liturgie et de ses pratiques régionales (un certain patriotisme comtois post-révolutionnaire) menaient à la formation d’un groupe d’adhérents et d’un groupe d’adversaires de la «romanisation» de la liturgie. Ainsi, «le lien entre amour de la province et défense de la liturgie» (cf. 480) devient évident entre autres dans le chant et dans les dévotions propres, tandis que pour « les militants de la liturgie romaine au contraire, l’approche globale consiste d’abord à minimiser le particularisme bisontin et à réfuter tout attachement de type patrimonial et identitaire» (cf. ibid.). L’auteur met en relief par des exemples quelquefois singuliers les effets d’un clergé divisé en deux camps: l’un utilisait le bréviaire et le missel selon le rite romain, l’autre gardait la liturgie diocésaine qui n’était pas intégralement dépourvue d’éléments romains: «A Beaujeau, le curé chante la préface et le Pater de la messe dans le rite romain, le reste de l’office selon le bisontin». (cf. 367–371, spécialement 367).

Nous pouvons résumer en trois points les contributions personnelles de Vincent Petit dans le domaine de la recherche historique des influences mutuelles de la liturgie et du contexte culturel: Premièrement, l’auteur donne une méthode de travail historique qui éclaire un cadre historique général par des exemples particuliers dans le domaine de la liturgie. Deuxièmement, il met en lumière le caractère des personnages concernés tel que Mgr Mathieu, archevêque de Besançon, qui s’est opposé à une uniformisation de la liturgie mais s’est occupé à établir une réconciliation entre les partisans d’une complète romanisation de la liturgie et ceux qui désiraient préserver exclusivement la liturgie diocésaine. Cela nous conduit à la troisième contribution de l’auteur, consistant à établir un rapport enrichissant entre l’identité culturelle et la liturgie, allant même jusqu’à intégrer cette dernière dans l’identité régionale. Le choix de la structure du livre devient compréhensible par sa lecture. Les illustrations au milieu aident à mieux situer et imaginer l’histoire, la géographie et les personnages.

Zitierweise:
Thomas Fries: Rezension zu: Vincent Petit, Catholiques et Comtois. Liturgie diocésaine et identité régionale au XIXe siècle, Paris, Cerf, 2011. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Religions- und Kulturgeschichte, Vol. 106, 2012, S. 718-719.

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